Publié le: 5 février 2016

L’économie soutient le 2e tube

gothard – L’usam s’est engagée à fond dans cette campagne pour une solution sûre et durable pour toute la Suisse.

Il faut construire un deuxième tube. C’est la seule façon de maintenir l’importante liaison routière permettant les échanges commerciaux entre la Suisse et l’Italie. Ainsi, le Tessin ne sera pas coupé du reste de la Suisse. L’économie suisse n’admet pas que l’on dilapide par milliards l’argent des contribuables pour bricoler des solutions provisoires de transbordement rail-route qui ne seront pas fonctionnelles, coûteront plus cher que la construction d’un second tube et impliqueront, une fois les travaux d’assainissement terminés, un démantèlement sans aucune valeur ajoutée.

«Moins cher de construire 
un second tube»

«La seule solution fonctionnelle pour la réfection du tunnel routier du Gothard est la construction d’un second tube», assure Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’Union suisse des arts et métiers usam et conseiller national PLR zurichois. Il revient moins cher de construire un second tube, qui pourra être utilisé pour d’autres réfections à venir sans causer des frais récurrents. «L’économie suisse ne saurait tolérer, selon Hans-Ulrich ­Bigler, que l’argent des contribuables soit dilapidé par milliards dans la construction d’installations de transbordement provisoires et insuffisantes qui, une fois les travaux de réfection terminés, nécessiteront un démantèlement sans aucune valeur ajoutée.»

«La sécurité dans toute la logistique au plan suisse»

«Les entreprises suisses sont tributaires du maintien de la liaison routière avec l’Italie, notre troisième partenaire économique le plus important. Et ce maintien n’est possible qu’en construisant un second tube», comme le fait remarquer le chef d’entreprise et conseiller national PDC tessinois, Fabio Regazzi, avant d’ajouter que «l’économie suisse d’exportation étant tributaire de la route, il est irrecevable de la couper de ses débouchés commerciaux les plus importants». Pour assurer la sécurité de l’approvisionnement national, donc de tous les consommateurs de Suisse, il est capital que les liaisons routières et ferroviaires fonctionnent. «Les grands détaillants, tels Coop et Migros, de même que les PME, nous mettent clairement en garde contre une suspension de cette liaison routière», prévient également Fabio Regazzi, président de l’Union tessinoise de l’industrie.

«Désastreux pour la Suisse 
et son secteur touristique»

«La Suisse et son importante industrie touristique ne peuvent pas se permettre de fermer pendant des années une liaison telle que le tunnel routier du Gothard», prévient Casimir Platzer, hôtelier et président de GastroSuisse. Ceci serait particulièrement désastreux pour le Tessin et son secteur touristique essentiellement axé sur la clientèle suisse. Casimir Platzer met également en garde contre les conséquences négatives du trafic de déviation consécutif à la ferme­ture du tunnel, trafic qui emprunterait justement des itinéraires traversant les régions suisses de sports d’hiver: «En hiver, sans un second tube, il ne sera même plus possible de franchir le Gothard. Les itinéraires alternatifs par les cols alpins du Valais et des Grisons connaîtraient une augmentation massive de leur volume de trafic, ceci en plein milieu de la saison durant laquelle les régions concernées doivent engranger l’essentiel des recettes des sports d’hiver.»

«Le Tessin condamné 
à la paralysie»

Le Tessin serait la région le plus directement mise à mal par une fermeture du tunnel routier du Gothard durant plusieurs années. «Le tunnel fermé, les lumières s’éteindraient, au Tessin, en bien des endroits», prévient Glauco Martinetti, président de la Chambre du commerce tessinoise. Selon une étude du SECO, jusqu’à 630 emplois, rien qu’au Tessin, disparaîtraient aussitôt. Le plus grave serait pourtant la perte d’attrait qui en résulterait pour la place économique tessinoise: «Qui donc investit dans une région économique vouée à devenir une impasse? Sans tunnel, une grande partie du Tessin serait condamnée à la paralysie. Notre canton ne doit pas être mis dans une telle situation d’isolement. Nous avons besoin de la liaison routière du Gothard.»

usam

 

la décision du conseil fédéral

La Suisse romande n’est pas oubliée: le goulet de Crissier sera supprimé

La décision était très attendue et elle constitue un point important pour les Romands dans cette votation.

Le 27 janvier dernier, le Conseil fédéral a approuvé le projet général relatif à la suppression du goulet d’étranglement de Crissier (VD). Ce projet prévoit tout un ensemble de mesures et une nouvelle jonction à Ecublens, afin d’augmenter la capacité et la sécurité du tronçon autoroutier concerné, qui devra faire face à une augmentation importante du trafic à l’horizon 2030. Au total, les coûts de ces travaux ­réalisés à l’ouest de Lausanne seront de près de 510 millions de francs.

Le tronçon autoroutier compris entre l’échangeur de Villars-Ste-Croix, l’échangeur d’Ecublens et la Maladière (goulet d’étranglement de Crissier) souffre dans son ensemble d’un manque de capacité, aggravé par le grand nombre d’entrecroisements ­nécessaires et par l’hétérogénéité des vitesses. Ce problème s’aggravera à l’horizon 2030 sous l’effet d’une augmentation du trafic d’environ 30%: l’infrastructure actuelle sera complètement saturée, la durée des perturbations se prolongera considérablement et le risque d’accidents augmentera significativement.

Depuis plusieurs années, on constate que les jonctions existantes de Lausanne-Crissier et Lausanne-Malley ne sont pas à même d’assurer seules la desserte de l’Ouest lausannois, qui connaît un développement soutenu. En effet, les bassins versants de ces jonctions s’étendent sur des territoires qui génèrent un trafic croissant.

Pour améliorer la situation à long terme, diverses études prévoient la réa­lisation de deux nouvelles jonctions, à Ecublens et à Chavannes. La nouvelle jonction de Chavannes fait l’objet d’un projet général séparé.

Un projet en deux parties

Le projet comporte deux parties: la première, dont les coûts sont estimés à près de 360 millions de francs, doit permettre d’améliorer la fluidité du trafic sortant du goulet d’étrangle­ment (190 millions de francs) et la réalisation de la jonction d’Ecublens (170 millions de francs). La deuxième partie (environ 150 millions de francs) vise à améliorer la fluidité du trafic entrant.

centre patronal

Les arguments de Christophe Reymond

Pourquoi défendre le deuxième tube au Gothard? La ­première réponse à cette question tient au fait que les ­organisations économiques romandes, que je représente aujourd’hui, s’engagent depuis des années pour la réalisation d’infrastructures ferroviaires et autoroutières nécessaires à notre région qui comptait, en 2015, près de 2,2 des 8,3 millions d’habitants de notre pays (près de 26% de la population résidante permanente).

Or, cet engagement a porté ses fruits puisque nous avons remporté quatre importants succès en la matière:

Premièrement, un rattrapage en matière d’investissements ferroviaires, ­début 2014, avec l’adoption du fonds d’infrastructure ferroviaire, fonds intitulé FIF ou FAIF, couplé à un important programme de développement, notamment à Lausanne et Genève.

Deuxièmement, le déblocage de plusieurs centaines de millions de francs pour aménager dans un avenir proche le nœud de Crissier, près de Lausanne, carrefour autoroutier actuel de la Suisse romande, fréquenté chaque jour par pas moins de 110 000 véhicules.

Troisièmement, une priorisation de l’élargissement à six pistes de la ceinture autoroutière de Genève, près de l’aéroport international de Genève, qui a vu passer près de 16 millions de passagers en 2015.

Quatrièmement, l’inscription du grand contournement autoroutier de Morges, futur carrefour autoroutier de la Suisse romande, dans l’arrêté fédéral sur le réseau des routes nationales soumis par le Conseil fédéral au Parlement dans le cadre du projet de fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération, fonds intitulé FORTA.

Enfin, tout indique qu’une majorité du Conseil des Etats va inscrire dans l’arrêté sur le réseau les quelque 400 kilomètres de routes cantonales qui auraient été financées par la hausse de la vignette, que nous avions soutenue.

La Suisse romande n’étant plus oubliée dans le domaine des transports, les organisations économiques romandes ont décidé de s’engager fortement en faveur du percement d’un 2e tunnel autoroutier au Gothard, au nom d’une solidarité confédérale bien comprise. A ce titre, nous saluons l’engage­ment public de l’usam en faveur des infrastructures routières que je viens de mentionner, dans la perspective des prochains débats aux Chambres fédérales.

Christophe Reymond
Centre Patronal

Articles approfondis

Les plus consultés